Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
 c'est à dire

c'est à dire

un autre regard....une expression libre , le débat citoyen, l'éducation populaire et permanente

Publié le par Hervé André
Publié dans : #le chant des sabots

Que sont devenus mes camarades de la communale ? Qu’ont-ils fait de nos rêves de gosse ? Dans quelles friches ont-ils été enfouis ? Dans quels océans ont-ils sombré ? Sur quelle terre promise se sont-ils réalisés ? En regardant la photo de la classe de Monsieur Pasco, je sais que beaucoup d’entre nous reposent dans le cimetière communal et que d’autres ont terminé leur voyage en d’autres lieux au-delà des océans.

Alain 7 ème    rang du haut.       Robert 4 ème  rang du milieu.        Moi    3 ème.    Rang du milieu

Alain 7 ème rang du haut. Robert 4 ème rang du milieu. Moi 3 ème. Rang du milieu

Alain te souvient-tu de nos escapades à travers champ ? Nous avions tant de choses à découvrir ; la moindre brèche dans un talus s’ouvrait sur un nouvel espace encore inconnu. Tu te rappelles du petit ruisseau du Clandy qui s’écoulait paisiblement à l’ombre des buissons et des roseaux ? Dans notre imagination il devenait un grand fleuve tumultueux et nous donnait des envies de voyages ! Toi tu voulais être marin, partir sur un grand voilier, devenir corsaire pour combattre les pirates. Les rêves sont magiques ! Tu avais fière allure à la barre de ton trois-mâts ; bravant la furie des océans en tempête, la cape et l’épée te rendaient invincible dans tous tes combats ! Hélas les rêves sont parfois cruels et de courte durée ! Même s’il me plaît de croire que tu as connu la douceur de vivre dans ces îles paradisiaques du bout du monde, il m’est difficile d’écarter l’idée d’une autre réalité. La main de l’homme a détruit la fontaine,  bouché la source qui alimentait le petit ruisseau qui ne coule plus dans les prés! Aujourd’hui il ne reste plus qu’un petit chemin creux envahi par les ronces et quelques saules qui survivent malgré la sécheresse de son lit ! Un beau jour tes parents ont décidé de déménager vers Pontivy, nous nous étions  promis de nous revoir ; promesse non tenue car, nous nous sommes jamais revus  !

Et toi Robert le champion du calcul mental ! Quand arrivait la leçon de calcul mental combien de fois as-tu soulagé ma détresse ? Les problèmes de robinet qui fuit et l'horaire des trains qui se croisent étaient ma hantise, toi ton problème c’était surtout l’histoire de France ; à part la bataille de Marignan; pour les autres dates c’était Waterloo dans ta tête ! Pour les interrogations écrites nous étions tous les deux les champions de la réponse volantes ! Pour les questions orales on s’en remettait au hasard et à la chance ! Elle était parfois de notre côté la chance, comme cette fois où nous avons fait le concours du meilleur tireur au lance-pierre en prenant pour cible les chopines en verre des poteaux télégraphiques ! À ce petit jeu nous étions plutôt adroits ; même de trop, comme ce jour où sur plus de deux cents mètres les fils du téléphone jonchaient dans le fossé ! Te souviens-tu de la peur du gendarme ce jour quand il a fait irruption dans notre classe en compagnie de Monsieur Le Coetmeur,  secrétaire de mairie ? Ils ne recherchaient pas les saboteurs ; ils étaient là pour une mise en garde contre la bêtise et les conséquences d’un tel acte. Quel soulagement pour nous ; de courte durée car dans la foulée l’instituteur a fait une revue de musette et nous voilà condamner au nettoyage des cabinets  de l’école pendant huit jours !  

Commenter cet article