Dès notre naissance, nous comprenons que l'autre existe et que nous allons devoir compter avec lui : c’est la vie en société.
Un grand problème se pose alors : quelle part accorder au « moi » ? Quelle part consentir aux autres ? L’équilibre est à trouver pour assurer : la liberté, l’égalité, la fraternité.
Ce devrait être la préoccupation des élus qui régissent l’organisation de la société.
Chacun pour soi …. Ou tous solidaires ?
La mise en place de la Redevance pour l’Enlèvement des Ordures Ménagères (REOM) est un exemple criant. Dans un premier temps, chacun payant pour la fréquence de son recours au service peut paraître équitable mais quid des différences de contexte, de condition, de fortune des administrés, … Et si demain nos cotisations sociales variaient en fonction de notre recours personnel à la médecine ? C’est une tendance bien naturelle, mais aujourd'hui promue au rang de valeur et ce dans tous les domaines : celle de l’individualisation des risques et des solutions.
Les décisions prises en fonction de ce raisonnement simpliste génèreront-elles plus de justice ? Où va-t’on mettre le curseur de la solidarité, de l’empathie envers les plus démunis, et tous ceux qui, pour une raison ou une autre, quel que soit leur âge, ont besoin d'aide et de protection?
Chacun contribuant selon ses moyens et recevant selon ses besoins, n’est-il pas un des moyens mis en place par notre société pour garantir au minimum une certaine justice sociale ?
Un élu de la CCV nous avoua : « je verrais bien que d'autres services de la collectivité soient gérés à l'image du service des ordures ménagères » (sic).
En haut lieu on réfléchit actuellement au problème de la dépendance des personnes âgées. Une des solutions avancées est l'adhésion obligatoire et individuelle, à une assurance « dépendance » dont la gestion serait confiée à des assureurs privés... Là encore, quelle protection pour ceux qui ne pourront payer ?
Essayons de résister à cette tendance. Un jour nous serons peut-être, les uns ou les autres, contents de pouvoir compter sur la solidarité de nos congénères dans une société qui face à une pseudo-efficience économique aura su promouvoir la citoyenneté, la justice sociale, et remettre l'économie au service de l'homme.
par Régine Baraud