Pauvre Marianne un vent mauvais pousse ton bateau vers les rochers de l'île de la déraison. Des malfaisants ont allumé des feux pour l'attirer sur les hauts-fonds afin de récupérer sa cargaison en toute légalité sous le prétexte que tout ce qui est rejeté par la mer devient propriété de celui qui découvre l'épave. Par les temps qui courent, plus que jamais les naufrageurs de la démocratie sont à l'œuvre et finiront sans doute par s'entre-tuer au moment du partage de tes valeurs ! Maintenant ma chère Marianne, après avoir vendu tes habits de lumière sur le carreau du temple, ils ne te laisseront pas toute nue, ils te revêtiront des oripeaux de la cinquième République si chère à l'oligarchie financière et à ses valets, aux corrompus de tous bords, aux affairistes de tout poil, aux dépositaires du venin de la bête immonde. Dommage tu mérites mieux et tes enfants aussi ! Hélas, trois fois hélas, une majorité d'entre eux ont décidé autrement, au grand désespoir de ceux qui avaient d'autres ambitions pour toi. Quel regard portes-tu sur tes enfants qui, par insoumission aux oligarques qui travestissent tes valeurs, ont prôné la Révolution citoyenne afin de te conforter dans ta légitimité républicaine.
Aujourd'hui 28 avril 2017 la rage, l'amertume, la colère devant le verdict des urnes sont les premiers sentiments qui m'animent. Mais l'espoir demeure avec une farouche envie de continuer la lutte et rester plus que jamais en insoumission et fidèle aux principes au mouvement de la France Insoumise. C'est pour cette raison que j'estime que nul n'a le droit de dicter mon choix pour le deuxième tour et quelles qu'en soient les conséquences, je garderai bonne conscience. La fille du borgne, n'aura pas ma voix, pas plus que le candidat du système capitaliste version temps modernes. Considérer que le bulletin de vote pour Macron demeure le seul rempart contre le Fhaine, ne changera rien à l'affaire, car dans cinq ans, on remet la balle au centre pour une nouvelle mascarade électorale. Les donneurs de leçons civiques d'aujourd'hui sont les premiers responsables de la montée de l'extrême droite. La grande majorité de ceux qui leur ont fait un pied de nez dimanche dernier est avant tout victime du renoncement des partis politiques à s'attaquer aux causes de la montée du FN, des promesses électorales non tenues, voire la trahison au sein même des familles politiques. Que la droite s'entre déchire ne m'empêche pas de dormir, par contre l'image d'un parti socialiste en décomposition avancée m'interroge et la seule réponse qui me vient à l'esprit est, qu'au lieu d'anticiper sur la catastrophe annoncée ce parti a fait le choix de l'atomisation de sa famille pour finalement soutenir un candidat autre que celui désigné par ses instances. C'est ce même parti qui aujourd'hui veut nous donner des leçons de civisme et de moralité ?
C'est plus facile de s'en prendre à Jean Luc Mélenchon que d'assumer ses responsabilités. La réalité est que si le porte-parole de la France Insoumise avait participé à la mascarade des primaires de la Belle Alliance, aujourd'hui le peuple de gauche aurait disparu du paysage politique et démocratique du pays et MLP en pôle position dans la course à la présidence. Malgré tout il faut que le bel élan de la campagne de JLM ne perde rien de sa dynamique et de sa cohésion lors la campagne pour les législatives à venir. Plutôt que se prendre la tête sur le sexe des anges et alimenter la chronique de polémiques stériles sur la constitution d'un front républicain qui n'a d'autre but que de faire barrage au FN en éludant les exigences de progrès pour tous, il faut se consacrer à faire élire ou mettre en situation de ballottage favorable, un maximum de candidat-es de la FI en faisant passer au second plan les intérêts partisans. Toutes celles et ceux qui ont fait le choix de voter JLM au premier tour se sont prononcés sur son programme l'avenir en commun, il doit rester le fil conducteur de la campagne législative. Si d'aventure le sort de ce programme devait connaître le même sort que l'humain d'abord du FDG en 2012, alors oui , le FN s'installera sous les lambris de la République.