Bonne année, bonne santé ! Une formule des plus courtes pour éviter une énumération à la Prévert de nos souhaits adressés à nos proches et ami-es. Je me dis qu'on peut encore faire plus court dans la mesure où, sans la santé, l'année ne peut pas être bonne ! Bien sûr des esprits moins chagrins peuvent rétorquer qu'une mauvaise santé n'empêche pas l'espérance d'une bonne année, car, hormis la santé il reste tellement de belles et bonnes choses pour alimenter les rêves et les désirs de chacun d'entre nous. Comme on dit : tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir ! Adresser ses bons vœux de fin d'année, est une tradition qui se transmet de génération en génération, sans distinction de classe ni courant philosophique ou religieux ; contrairement à Noël. Sans porter un jugement de valeur sur la question, c'est l'occasion d'exprimer avec sincérité (où pas) des élans de compassion et de générosité à moindres frais vu que cela ne vous engage en rien ! À l'exception bien sûr quand ils sont accompagnés de petits ou grands cadeaux comme le veut une tradition qui a aussi le mérite de satisfaire aux appétits des marchands d'illusions qui entretiennent l'idée que la fête commune est le temps du partage et du bonheur. À chacun de voir et d'en tirer les conclusions ! Pour ma part je suis dubitatif et m'interroge sur la futilité et la profondeur des choses.

Néanmoins comme tout le monde, je souscris à la tradition, avec une intention particulière pour ceux qui me sont chèrs-res. Pour mes amis-es chez qui la relation sincère prime sur les différences et répondent présent au gré des aléas de la vie. Pour les miens, ma famille qui, sans elle je ne serai pas tout à fait moi ! Pour ceux et celles avec qui je partage des valeurs associatives, politiques et philosophiques, valeurs humaines inhérentes au bien commun. Par contre, ne croyant pas aux miracles, je reste distant de toutes ses embrassades et liesses spontanées quand les douze coups de minuit viennent ponctuer un instant d'humanité et de fraternité en trompe-l’œil ! L'esprit de fête est une chose que j'affectionne quand il s'agit de partager, honorer, célébrer, ou simplement faire la fête pour la fête ! Les douze coups de minuit ne répondent en rien à ces critères, ils signifient seulement le temps qui passe et que demain ne sera que demain avec pour certains, la gueule de bois en prime !

Réveillé tôt sous la contrainte des besoins naturels qui me sont coutumiers, je me dis que les constipé-es dans ce lieu commun appelé aussi lieu d'aisances, font tous les mêmes efforts et les mêmes grimaces pour soulager le côlon ! Je sais ce n’est pas très glamour mais c'est quand même la meilleure façon d'éviter l'occlusion intestinale au moindre frais. Puis il y a les constipés du bulbe qui se libèrent de leurs mauvaises consciences dans la fausse porcelaine. La douleur n'étant pas la même, les simagrées et les minauderies suffisent pour l'apparat, après tout bouffonnerie et singerie c'est du pareil au même !

Autrement dit, c'est du vent, comme celui qui souffle sur l'Assemblée Nationale devenue le temple de la déraison depuis que des marionnettes s'agitent au bon gré du monarque qui tire les ficelles. Spectacle affligeant auquel les représentants du bon peuple sont priés d'assister. Représentation théâtrale qui, selon les spécialistes, ne souffre d'aucune critique dans la mesure où il demeure fidèle au scénario et à l'esprit de l'auteur. Bien sûr il se trouve que tout le monde n'adhère pas à l'idolâtrie contagieuse en le faisant savoir bruyamment dans l'enceinte du théâtre. Malheur à eux ! Après les canards boiteux chers à Raymond Barre dans le passé, haro sur ces dangereux agitateurs d'aujourd'hui qui ne respectent pas la sentence des urnes ! Sans préjuger de quoi sera fait demain car le dernier mot n'est pas dit, le constat est amer et la pilule dure à avaler pour ceux qui ont rêvé d'une autre vie à défaut de changer le cours de l'histoire de notre pays. Pour l'instant la monarchie républicaine est en marche, grisée par sa victoire, son monarque emprunte le pas et utilise les symboles des rois déchus par la république, escorté par une multitude de valets et courtisans de circonstance.

Le bon sens commun finira par prévaloir sur l'entreprise de démolition programmée du socle républicain et des valeurs qui incarnent nos besoins de solidarité et de justice sociale. Le chemin risque d'être long ; mais bon, compte tenu de la versatilité de l'électorat, l'édifice sans fondations profondes peut s'écrouler sous les coups de boutoirs de ceux qui ne renoncent pas.

Une course de vitesse pour le changement est engagée, tous les coups bas portés à l'encontre de la France Insoumise sont révélateurs de la fébrilité du pouvoir en place. Le coup de pédale doit être ferme et notre argumentation claire. Il ne faut pas trop compter sur les médias pour assurer les débats contradictoires inhérents au fonctionnement démocratique. Sur le sujet la dernière séquence sur France deux a atteint les sommets dans l'exercice du cirage de pompe ! Alors que notre Président considère que le service de l'audiovisuel public est une honte pour la France, aucune question de la part de France deux. Aurait-il raison le jupitérien ? Certes l'optimisme béat ne suffira pas pour gagner sur tous les fronts, pas plus que les stratégies d'alliance des partis de gauche atomisés par Macron et consorts ! En un mot il y a du pain sur la planche. Le temps est à l'appel au peuple et le peuple c'est toi, c'est moi, c'est nous !!

Mon cher Journal, une fois encore il me semble qu'il est de mon devoir de lecteur assidu que je suis, de te faire part de mon indignation quant à la parution d'une cinquième colonne qui a dû faire rugir de bonheur les lecteurs des torchons de l'extrême droite et autres médias fleurant bon l'odeur fétide de la bête immonde ! La teneur de la chronique de Jean Rouaud du 12 décembre 2017 à l'encontre de Jean Luc Mélenchon est indigne, intolérable. Mon cher Journal je ne te fais pas l'injure de développer en quoi cette chronique est intolérable et indigne en regard des valeurs intrinsèques de Jean Jaurès, ton père fondateur. Certes ton directeur de rédaction a réagi spontanément devant le malaise suscité par cet article qui a sans doute échappé à sa vigilance avant sa mise en presse ! Avoue que ça fait désordre. Mais bon il a le mérite d'avoir rectifié la chose en réaffirmant ton identité par des propos rassurant.

Je pensais retrouver un peu de sérénité en te lisant aujourd'hui, croyant fermement retrouver une déclaration de la part de ton directeur, ne serait-ce que pour confirmer les propos de ton rédacteur en chef, et aussi pourquoi pas, l'avis des responsables du parti dont tu as été très longtemps l'organe central avant de devenir un journal d'opinion pluraliste. Rien de tout cela dans tes colonnes d'aujourd'hui sinon un collé copié de la déclaration du rédacteur en chef ! Question de temps ou d'agenda peut être ? L'avenir nous le dira. Pour ma part j'ai ma petite idée, le poison distillé par Jean Rouaud doit encore circuler un petit peu dans la sphère d'une gauche qui, comme la chèvre de mes parents, a tourné sa vie durant autour de son piquet. Mais ça, c'est une autre histoire !

En lisant les nombreux messages de mes amis de la France Insoumise sur la toile, je ressens une certaine confusion ambiante devant un cérémonial orchestré par les médias, et les prises de parole du Président Macron. Quel crédit peut-on accorder à tous ces politiciens avec leurs mines affligées lors des cérémonies .Pour ma part l'hommage rendu à Jean d'Ormesson demeure une pratique républicaine et s'inscrit dans la tradition, mais que penser de celui réservé à Johnny ? Un hommage frisant l'hystérie collective dans la démesure.  Les politiciens de tous bords sont souvent enclins à instrumentaliser des situations qui engendrent des sentiments partagés ou contradictoires. Avec la disparition de Jean d'Ormesson et Johnny Halliday, deux hommes publics avec une aura intellectuelle diamétralement opposée, nous avons eu droit à un exercice de style par des spécialistes et un cas d'école pour les débutants ! Une députée LREM comparant Johnny à Victor Hugo en est la parfaite illustration, cette image a fait son chemin dans la tête de Monsieur tout le monde, y compris dans la presse !

Avec le recul on peut constater que les médias n'ont rien trouvé à dire des déclarations de JLM sur la mort de Jean d'Ormesson, la divergence de pensée étant actée et assumée par l'un et l'autre, c'est sans doute plus compliqué de sortir d'un cadre rationnel. Par contre concernant notre rocker national, après avoir tronqué ses propos, ils se sont déchaînés et le mensonge fait des ravages dans le conscient collectif au niveau des fans du chanteur et bien au-delà ! La manœuvre est rodée et continue de faire son chemin. S'agissant des propos tenus par JLM, au-delà mots-clés ordinairement sujets à polémique entretenus par nos adversaires politiques, les raisons du cœur sont invoquées à la rescousse par les locataires de la boîte à blaireaux dans l'entreprise de la pensée unique. Le talent et la disparition tragique de l'idole de tout un peuple, l'immensité du chagrin partagé par ses fans, sont l'alchimie parfaite pour fédérer, rassembler le peuple dans l'élan de solidarité que nous avons connu au lendemain des attentats du Bataclan ! La ficelle est un peu grosse mais beaucoup ont mordu à l'hameçon !

Johnny Halliday n'était pas un parangon de vertu citoyenne et républicaine. Est-ce une raison suffisante pour le pointer du doigt et concentrer sur lui, le jour de sa disparition, notre désapprobation et notre aversion des paradis fiscaux. À l'instar d'autres artistes toujours vivants-es et adulés-es, il n'a fait que profiter d'un système que nous combattons sans ériger pour autant des tribunaux de moralité d'exception. En regard du grand nombre qui a participé aux cérémonies et les manifestations en demi-teinte du mouvement social, le sentiment d'amertume qui nous anime est légitimement compréhensible mais ne nous trompons pas de cible. Des millions de gens à des degrés divers sont sensibles à la disparition de l'artiste et parmi eux il y a sûrement des sympathisants et acteurs du mouvement FI. Quand je vois les noms d'oiseaux et le mépris qu'on attribue à tous ces gens qui ont écouté la voix du cœur avant celle de la raison, j'ai envie de dire que l'humain d'abord et l'avenir en commun ont pris du plomb dans l'aile ! Les réactions épidermiques sont mauvaises conseillères !!!!!!!!!

Un député de la France Insoumise condamné à payer une amende pour avoir osé demander que les transferts hors normes des footballeurs soient taxés au profit des clubs amateurs qui se démènent comme des pauvres diables pour équilibrer leur budget de misère ! C’est pourtant une bonne idée ! C'est vrai que selon le refrain adaptable à toutes rengaines libérales, ça va conduire à la ruine toutes ces entreprises footballistiques ! Entreprises qui, sur le plan de l'éthique sportif n'a d'égal que les entreprises du show-biz en regard de la culture et l'éducation populaire ! Autre chose, verbaliser un député au prétexte que sa tenue vestimentaire n'est pas correcte dans le sanctuaire des législateurs de la République, moi je veux bien ! À condition d'appliquer la même sanction à ceux qui brillent par leur absence physique tout en jouissant des avantages que leur procurent le statut d'élus de la Nation ! 

Je rajouterai en ce jour de téléthon pourquoi ne pas taxer les super profits des groupes pharmaceutiques au profit de la recherche fondamentale, pour la lutte contre les maladies que l'on nomme si joliment : orphelines ou génétiques ! À l'instar des restos du cœur les mouvements de solidarité sont à saluer, mais n'apporteront jamais de réponses pérennes aux questions de fond. Plutôt que de se poser la question afin de savoir si l'habit fait le moine, où pas, les pensionnaires de la chambre de l'assemblée feraient bien de se pencher sur la question !

Le bonheur existe il suffit de se dire que demain sera un autre jour. Ouvrez en grand les portes de vos maisons, ou selon la mauvaise fortune, de vos cartons ! Respirez à plein poumons pour vous gonfler d'aise, rallumez votre gauloise pour ranimer votre cancer, il faut que tout le monde vive ! Dehors le monde est merveilleux, le soleil et les nuages font la ronde et dansent sur un air d'accordéon joué par un mendiant aveugle ! Il vous dira merci pour une pièce, ou pour un bouton de culotte. S'il a l'outrecuidance de ne rien dire, dites-vous bien qu'il est aussi malentendant ! Soyez indulgent l'heure est à la fête, les tracas quotidiens doivent être joyeux. Les automobiles virevoltent sur les places du commerce et les lampadaires déguisés en arbres  illuminent de mille feux la cité. Bien sûr les piétons revanchards vont pestant et courent derrière les autobus en polluant de leurs pets arrogants les citadins désabusés ! Ce n’est pas grave c'est la fête, un brin de folie passagère ne coûte pas cher alors pourquoi ne pas rêver de la poupée qui tousse et qui pète dans la soie !

Pour le jour d'après, sur les trottoirs de la ville un étron déposé tôt le matin attend le pied du passant qui, le soir venu, dans l'attente du le père noël dira, le bonheur existe. J’ai marché dedans !!