Cette année le salon de l’agriculture se déroule dans un calme relatif ; oubliées les tensions d’hier ? Que du bonheur ! pouvoir caresser le cul des vaches, ébouriffer le manteau de laine des brebis ; c’est le retour aux images d’Épinal dans la capitale. Nos jardiniers des plaines, des vallons et des montagnes de notre beau Pays, vont faire la une des médias ! Nos écoliers-ères vont pouvoir disserter sur la chaleur animale et la diversité du troupeau en exposition ; je parle des animaux ! Il sera aussi question du bien-être animal avant l’assiette au restaurant….Et pourquoi pas remettre au goût du jour une maxime que nous devons au bon roi Henri, quatrième du nom, qui sans aucun doute, ferait plaisir à un autre béarnais aujourd’hui empêtré dans des histoires d’enculages ou de pédophilie dans des lieux sacrés pour les uns ou saints pour les autres ! agnus dei ou anus des anges c’est selon la messe et les sacristains !
Mais revenons à nos moutons ou plutôt aux clichés qui accompagnent les reportages sur le monde agricole : La paysannerie c’est quoi au juste ? Est-ce un ensemble d’hommes, de femmes, vivant du travail de la terre à la campagne ? C’est là une palette de personnes avec des statuts différents. On retrouve des personnes qui peuvent être agriculteurs, cultivateurs, fermiers, métayers, sans être propriétaires terriens . Des ouvriers qui exercent une profession en lien avec l’agriculture et ont des intérêts communs partagés : à savoir, une bonne santé économique garante de la pérennité des activités du secteur agricole. Les exploitations ont un cahier des charges en conformité avec un modèle de production. On peut dire qu’il y a trois modèles qui se distinguent :
a) la culture intensive qui demeure globalement la moins onéreuse sur le plan des emplois tout en produisant un plus grand volume pour le marché. S’ils tiennent le haut de l’échelle de la profession, sur le plan qualitatif, la production est controversée par les mouvements de consommateurs et les exigences écologiques d’aujourd’hui.
b) des exploitants qui ont pris en considération la dangerosité des traitements chimiques et leur utilisation abusive et ont opté pour des traitements 'raisonnés'. Une démarche à saluer pour deux choses ; moins de pesticides dans l’alimentation et une prise en compte des risques sanitaires liés à l'application des traitements. La population riveraine des lieux d'exploitation et les personnels du secteur agricole sont impactés-es par les traitements de la terre et des cultures.
c) la culture biologique ? le meilleur modèle pour demain ? Rien n’est moins sûr ! Il suffit de constater que le cahier des charges du label qui était le plus contraignant compte tenu des enjeux de santé publique, est devenu une variable d’ajustement, interprétée au gré du marché et de la concurrence ! Le monde agricole est divisé sur la question, le problème majeur à solutionner serait une mise à niveau des coûts de production sur le plan européen ! Qui l’eut cru ? Peut être ceux qui ont misé sur le marché libre et non faussé ; n’importe quel dernier de la classe en rit encore de cette connerie !
(L’agriculture biologique est une méthode de production agricole qui vise à respecter les systèmes et cycles naturels, maintenir et améliorer l’état du sol, de l’eau et de l’air, la santé des végétaux et des animaux, ainsi que l’équilibre entre ceux-ci.) Le premier obstacle au développement de l’agriculture biologique a été d’ordre économique . Le coût de la viande, des fruits et légumes trop élevé pour les foyers aux revenus modestes et la prise de conscience de la dangerosité de certains traitements phytosanitaires pour l’humain et l’environnement n’était pas si évidente dans les esprits, tant chez les consommateurs que chez les producteurs. Malgré tout l’idée a fait son chemin avec la multiplication des (AMAP) associations pour le maintien de l’agriculture paysanne. Un partenariat entre des groupes de consommateurs et une ferme, basé sur un système de distribution de paniers composés des produits de la ferme, qui avait pour originalité, la garantie d’un revenu stabilisé pour les paysans. Ce système perdure grâce à l’engagement militant des parties concernées mais il ses limites. D’autant plus que les magasins de grande distribution ont ouvert des rayons dédiés aux produits bio. La propension de consommer bio va grandissante, aussi il n’y a rien d’étonnant que l’envie de capter une part du marché soit fortuite, ne serait-ce que pour illuminer la vitrine !
Il coulera encore beaucoup d’eau sous les ponts avant que les décideurs de notre planète changent de paradigme et fassent que l’écologie devienne une priorité absolue pour toutes les nations, un droit opposable inscrit dans les projets politiques des gouvernements. Face aux bouleversements climatiques et les calamités qui en découlent, il faudra moins de parlottes politiciennes et poser des actes, et pas uniquement pour sauver prioritairement un système financier mais pour rendre possible la cohabitation du monde des vivants dans le respect et la protection de la nature… notre bien commun à tous !
Je suis conscient que je suis en train de faire un rêve, ce que je dis là ne sont que des paroles d’un espoir bien fragile, qui peuvent s’envoler au moindre souffle de vent ! Pour autant elles sont un cri que rien ne pourra étouffer ! Je vais bientôt partir ; mes enfants, mes petits-enfants, leurs petits et ceux des autres qui viendront l’entendront encore et toujours ! Je sais que biens des femmes, des hommes, mènent ce combat mais ils ou elles sont jugé-es sur le trop peu des victoires obtenues. Ayant décidé , un peu par la force des choses, de rester à l’écart des débats citoyens, je crois toujours que la transition écologique, telle qu’elle figurait dans le programme du FDG : ‘l’Avenir en commun’ porté par Jean Luc Mélenchon, est plus que jamais d’actualité. Le combat pour une écologie durable et la mise en œuvre des mesures incontournables à prendre, s’inscrit sur le long terme, je dirai même qu’il doit être considéré comme un combat permanent, de génération en génération !
Le monde agricole qui affiche une sérénité en demi-teinte depuis l’ouverture du salon , est-il conscient que le recul sur des mesures écologiques par nos dirigeants, était le prix à payer pour voir Jupiter parader sur un nuage ! Si j’avais soixante années en moins , je gueulerai haut et fort : Ouvriers et Paysans même combat !