Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

un autre regard....une expression libre , le débat citoyen, l'éducation populaire et permanente

De quoi demain sera-t-il fait

À quoi bon se poser la question ? Même sur les plateaux de la boîte à blaireaux les spécialistes ne font pratiquement plus de pronostics ! Sage précaution pour qui ne veut pas passer pour un con. Il faut remonter à loin pour retrouver un tel degré de vide intellectuel et de bon sens dans le milieu médiatique. Le recyclage des vieilles formules va bon train ; après tout il faut d’abord gagner la guerre déclarer à un microbe, qui à lui seul fait dérailler le train-train du système économique interplanétaire ! Le plus inquiétant c’est que l’opinion publique, ballottée au gré des affirmations, des contradictions et des charges émotionnelles que suscite la pandémie, plus les craintes d’une crise sociale, sont instrumentalisées au nom de la raison et du bon sens. Le monde politique et bien des associations s’accordent à dire qu’il faut repenser l’avenir en retenant les leçons du présent. Réflexes de survie ou éléments de langage ? Ce qui est sûr c’est que le malade, (le peuple) est en salle d’opération et ce qui prévaut dans l’immédiat : c’est la manière de l’anesthésier !

Nos anciennes gloires qui ont porté haut les couleurs de la classe ouvrière doivent se retourner dans leurs tombes ! Leurs messages d’espoir et de paix résonnent encore juste le temps des cérémonies du souvenir et des hommages, faire-valoir usé jusqu’à la corde des porte-drapeaux des anciens combattants des Trois Glorieuses et d’avant. Ce constat amer n’est pas une insulte à leur encontre, leurs combats, leurs victoires, leurs défaites, c’est l’histoire de la classe ouvrière, une lutte incessante pour le progrès de l’humanité, la paix entre les hommes dans la dignité et le respect mutuel. Le combat permanent pour l’émancipation de la classe ouvrière n’est pas un long fleuve tranquille. Les divisions, les luttes intestines des courants de pensée et des syndicats ouvriers, autant qu’aujourd’hui, ont porté atteinte à l’unité d’action ; c’est dommageable mais il en va ainsi, les naufrageurs de nos conquis sociaux ne siègent pas tous sur les bancs de l’Assemblée Nationale.

Aujourd’hui à part les initiés, on ne parle plus de classe ouvrière mais du monde du travail, ouvriers, paysans, artisans commerçants, chômeurs, chercheurs d’emplois ; la liste n’est pas exhaustive ! Il faut de tout pour faire un monde, et puis, la liberté d’entreprendre est une valeur démocratique, mourir de faim relève d’un mauvais choix sans doute ! À chacun son métier et les vaches seront bien gardés ; langage de la sagesse selon le dicton, mais aussi, chacun pour soi selon le réalisme libéral. Il ne se passe pas une semaine sans la naissance de nouveaux groupes ayant la prétention de faire bouger les lignes de défense des intérêts du peuple ; associations pour le rassemblement de la ‘vraie’ gauche. Pourquoi pas ? Il est vrai que faire un distinguo entre le vrai et le faux en politique relève du casse-tête chinois ; à l’exception de ceux qui ont compris que le succès de la réussite dépendait de leur capacité à travailler des deux mains, de tenir deux langages et d’endosser le costume de circonstance ; quant à la couleur chacun sait que sans éclairage naturel, tout devient illusoire et dépend du talent des éclairagistes ! Puis il y a les autres, ceux qui prônent un apolitisme assumé et garantissent une gouvernance démocratique en désignant les élu-es par tirage au sort ! Encore une fois pourquoi pas ? En regard des dernières consultations électorales et des règles imposées par le législateur, le nombre des abstentions et des promesses non tenues, la démocratie si chère à tout le monde prend du plomb dans l’aile élections après élections ! Il y a également certains, plus pragmatiques, qui pensent que les sondages d’opinion, suffiraient à la désignation des candidats potentiels. Pourquoi pas ? Dans la pratique c’est un peu ce qui se passe et puis cela aurait le mérite de limiter les ambitions utopiques des uns et les rêves de pouvoir des autres !

Faut-il vivre dans le désespoir et continuer de subir la domination du Capitalisme ? La tyrannie meurtrière de ses représentants et l’arrogance de ses valets ? À chacun de se poser les bonnes questions et d’agir en conséquence. La première chose à faire est de porter un regard lucide et prendre du recul sur la mise en scène de l’actualité par des médias qui, entre deux spots publicitaires, considèrent et traitent l’information comme un produit de consommation au mépris du droit des citoyens d’être informés, du pluralisme et de la liberté de la presse !

En regard de l’évolution constante du monde, depuis le Big Bang à nos jours, la séquence du coronavirus, malgré sa gravité et les craintes légitimes qu’il suscite, n’est qu’un épiphénomène. Il est moins à craindre que les conséquences du bouleversement climatique qui nous menace aujourd’hui. Une réponse médicale suffira pour maîtriser, stopper, et éliminer les effets du coronavirus. Par contre les bouleversements climatiques modifieront les espaces vitaux et le comportement des espèces et nous ramèneront à l’époque des grandes transhumances migratoires pour la conquête de territoires plus accueillants. Les migrants se feront guerriers, leur drapeau sera la bannière du capitalisme triomphant ; une fois de plus ! Ce scénario catastrophe n’est pas pour demain mais il est urgent d’écrire un autre roman pour les générations à venir car les chevaux de l’apocalypse avancent au grand galop. Le temps n’est plus aux chicaneries sur la couleur du sexe des anges mais sur le choix d’un modèle de société qu’il nous faut instaurer dans une dimension planétaire.

Il est bien évident qu’il nous faudra au préalable ouvrir le chemin. Notre président, le pouvoir sans partage de l’exécutif, une majorité, bien que branlante mais toujours acquise, ont encore trois années devant eux pour parachever leur œuvre de destruction des valeurs fondamentales du socle social issu du Conseil National de la Résistance et bien plus encore ! L’heure est à la révolte, à la lutte, au combat, peu importent les qualificatifs, le dénominateur commun doit être ce triptyque gravé sur tous les frontons des édifices publics de la République : liberté, égalité, fraternité ! À l’instar des berniques accrochées aux rochers de nos côtes, ils ne lâcheront pas l’affaire sans résistance, aussi parier sur des coups de boutoirs désordonnés pour les chasser : mieux vaut oublier et quand bien même, les remplacer par qui ? Pour faire quoi ? Les héritiers historiques du Borgne sont toujours en embuscade . La gauche atomisée, empêtrée dans ses contradictions, des écologistes qui pensent qu’il suffit de repeindre en vert les façades de nos institutions,  leur ouvrent une voie royale avec la bénédiction de ceux qui tirent les ficelles du théâtre de marionnettes au pouvoir. Ce n’est pas à coups de slogans anti front national, pas plus qu’en agitant à l’envi le spectre du fascisme, que nous inverserons le cours des choses. Le bon sens c’est de changer de casting et mettre en scène une nouvelle histoire qui reste à écrire, mais ça c’est une autre chose ! 

En 2012 le Front de Gauche avec son programme : l’Humain d’abord a suscité une prise de conscience et laissé supposer qu’un autre monde était possible. On connaît la suite, avant même le verdict des urnes l’union de la gauche s’est fissurée pour des raisons en contradiction avec l’intitulé de son programme : chacune des parties revendiquant la primauté du leadership, critiquant Jean-Luc Mélenchon pourtant désigné par la voie d’une consultation interne des partis politiques ! Résultat : le FDG totalise 11,1 % des voix, François Hollande est élu président de la République au second tour. En cinq ans avec la complicité de sa majorité il détruira un bon nombre des valeurs de gauche en renonçant à ses promesses de campagne au profit de la sociale démocratie et du libéralisme ambiant. 

En 2017 alors que se profilait une nouvelle campagne pour les présidentielles, le FDG dans sa version originale, est à l’agonie. François Hollande renonce à la course pour un nouveau mandat, le parti socialiste se saborde, la plupart de ses têtes pensantes rejoignent le mouvement la REM de Maçron. Le mouvement des Insoumis prend son envol avec l’élaboration de son programme : « L’Avenir En Commun (AEC) qui intègre les grandes lignes de L’humain D’abord ». JLM est candidat et subira un tir croisé de contestations par les partisans d’une énième union de la gauche, lui reprochant de faire cavalier seul par ambition personnelle ! Le projet d’union des gauches volera en éclat, les socialistes et leurs alliés auront leur candidat, il obtiendra 6,4 % des suffrages. Le PCF ; parti politique emblématique de la gauche, après avoir joué au yoyo pendant des mois finira par faire cause commune avec la France Insoumise de JLM qui fera un score historique en totalisant 19,6 % des suffrages. Autant que le temps perdu en vaines manœuvres politiciennes, que le matraquage médiatique alimenté par des querelles de clochers assumées par les initiateurs d’un rassemblement excluant la candidature de JLM, les résultats laissent à penser que la victoire au premier tour était possible avec le programme l’AEC élément moteur de la campagne.

Sans préjuger du prochain casting des prochaines présidentielles, nous pouvons avoir d’ores et déjà une idée de l’agitation et des coups tordus qui vont venir polluer la démarche des insoumis. Pour l’instant le pilonnage médiatique se concentre surtout sur la personnalité de JLM plutôt que sur le programme l’AEC qui, à défaut d’être la seule solution, aborde et propose des alternatives aux problèmes qui posent question dans le pays et au-delà de nos frontières. Les turbulences sociétales qui occupent les esprits sont un bon prétexte pour éluder les sujets fondamentaux pour notre avenir. Le prolongement à la carte de l’état d’urgence sanitaire est un bon moyen de contourner le droit de manifester, pour preuve, entre autres : les personnels de santé adulés et cités en exemple pour leur dénuement, n’auront pas le droit d’exprimer leurs revendications en manifestant le 16 juin. Nous ne sommes pas au bout des surprises d’ici la fin du règne du monarque ; raison de plus de bien préparer l’avenir tout en résistant sur tous les fronts où les droits fondamentaux sont remis en cause et les principes républicains bafoués. OUI il faut repenser l’avenir, les erreurs et les égarements de « la Gauche » doivent servir de leçon. Aucun parti politique, ni les insoumis, pas plus que les signataires de tribunes ou associations de la ‘société civile’, qualificatif qui au demeurant ne veut rien dire du tout, ne peuvent prétendre, en l’état, changer fondamentalement le cours des choses. La rédaction d’un programme est une chose ; mais compte tenu de la défiance, voire l’hostilité de l’électorat à l’égard des politiques, il est perçu un peu comme une offre publicitaire en tête de gondole des grandes surfaces !

Il reste du temps mais la tâche demeure ardue et complexe, même si les pourcentages ne sont pas toujours une vérité absolue, ils doivent être pris en considération. L’AEC a retenu l’attention et recueillit près de 20 % des suffrages exprimés. Ce programme est toujours d’actualité et reste amendable, à condition de ne pas le dénaturer, aussi la gauche peut se rassembler, ouvrir des chantiers pour ce faire, des ateliers de réflexion ouverts aux associations, aux syndicats, au monde de la culture, de la science et de la recherche, Bref : à celles et ceux qui ont conscience qu’il faut s’émanciper de ce système qui nous mène dans un mur et qui est incapable de répondre socialement aux crises qu’il engendre. C’est un défi que la gauche de progrès doit relever en laissant de côté leurs valeurs partisanes. Repartir avec une multitude de candidats se réclamant de gauche , c’est encore une fois l’obligation de voter contre son gré au second tour, c’est aussi encore une fois tourner le dos au sens des responsabilités en regard de l’histoire sociale et trahir la confiance et l’espoir de celles et ceux qui n’en peuvent plus de voir leur quotidien se dégrader élections après élections . Les conséquences du coronavirus seront lourdes à porter ; les aides données à la volée pour la relance de la consommation et la reprise du travail auront pour effet l’augmentation de l’impôt ou la création de taxes nouvelles , point n’est besoin d’être clerc de notaire pour dire qui va trinquer le plus au final ; et augmentation s’il y a, ça ne sera pas celle des salaires mais des licenciements et du chômage !

Il nous faut chasser du pouvoir le roi Ubu et sa bande de Pieds Nickelés, réactualiser le programme AEC et repartir au combat pour gagner les Présidentielles pour pouvoir dans un premier temps, convoquer une assemblée constituante pour instaurer la sixième République La mise en application de l’AEC dépendra bien sûr de la configuration du parlement et nécessitera un combat permanent de nos représentants à l’assemblée Nationale et d’un soutien sans faille dans la lutte de la part de notre électorat. Il faudra également envisager la mise en œuvre d’une plate-forme composée de citoyen-nes lambda, de membres de toutes les composantes du mouvement d’union de la gauche qui aura pour but d’agir en interaction avec les institutions de contre-pouvoir : le monde associatif, syndical et politique. L’objectif étant de considérer cette plate-forme comme étant une force de proposition à l’écoute des minorités. L’idée doit faire son chemin ne serait-ce que pour redonner du sens à la démocratie. Le sens de mon propos n’est pas de dire ; « y a qu’à faire ou faut qu’on » c’est juste l’avis d’un vieux citoyen qui continue de croire qu’un autre monde est possible et que le nécessaire pour vivre doit être un bien commun. Pour parachever mes dires, je fais mienne cette citation de Victor Hugo, C’est de l’enfer des pauvres qu’est fait le paradis des riches. Il parlait d’un paradis sur terre bien sûr !

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article