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 c'est à dire

c'est à dire

un autre regard....une expression libre , le débat citoyen, l'éducation populaire et permanente

Publié le par André Hervé
Publié dans : #billet d'humeur

L’état d'urgence circonstanciel décrété selon le bon vouloir du pouvoir exécutif, est une entorse au fonctionnement de la démocratie ! Notre Bouffon de président et ces deux prédécesseurs ont inventé cette mode qui consiste à déclarer la guerre aux sujets problématiques qui font débat dans notre société (le capitalisme, le terrorisme, le coronavirus) demain viendra le tour des inondations, des orages, des tremblements de terre et pourquoi pas les nuages de sauterelles ! La raison et les solutions pour faire face à ces « ennemis » sont d'ordre politique et les résultats obtenus dépendent des choix de gouvernance et par définition : engage la responsabilité de celles et ceux qui leur accordent le pouvoir de régner en maître et sans partage ! Le roi UBU du haut de son trône, peut être satisfait de voir ses valets tirer le parapluie sur eux en prévision de la chute inévitable de leur château de cartes ! Les lois votées en catimini en sont la preuve vivante : compte tenu de la complexité de l’évolution de la pandémie et de la recherche d’un vaccin approprié, les décisions prises par les élus ne pourront faire l’objet d’une traduction de justice. Cela a le mérite d’être clair : pour l’affaire du sang contaminé Laurent Fabius avait déclaré être responsable mais pas coupable ! Là ça sera : circulez il n’y a rien à voir !

Quoi qu'ils fassent ils auront des comptes à rendre à l’heure du bilan. On peut leur accorder quelques circonstances atténuantes car la charge est lourde à porter, particulièrement pour le Président jupitérien qui avait la prétention de changer le monde parce qu’il était le meilleur à lui tout seul ! Dans l'immédiat il nous faut redoubler nos forces et organiser la Résistance, mobiliser, et penser l'avenir en commun !

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Publié le par André Hervé
Publié dans : #mes chroniques
la liberté de la presse ou ce qu'il en reste

De manière générale les médias génériques ont mauvaise réputation aux yeux de l’opinion publique, particulièrement auprès de celles et ceux qui espèrent un monde meilleur et militent en faveur de solutions alternatives au système dominant. À l’instar de la défiance envers les familles politiques, de l’action syndicale de masse ; voire du monde associatif, le rôle de la presse est pointé du doigt. C’est un fait indéniable que depuis l’invention de Gutenberg la ‘presse’ a joué un rôle prépondérant quant à l’évolution de notre société, tant au niveau du meilleur que du pire ! Ses plus grands titres de noblesse resteront la vulgarisation de la pensée du Siècle de Lumières et l’expansion des idées de la révolution de 1789. Son côté le plus sombre sera d’avoir porté au pinacle des dictateurs et leurs régimes totalitaires.

Avant l’ère de la radio et de la télévision, la presse écrite émanait des courants de pensées qui, contrairement aux idées reçues, débordaient du cadre droite /gauche que nous connaissons aujourd’hui. Les pouvoirs en place, tous partis politiques confondus, les représentants du monde ouvrier et paysan, de la bourgeoisie, ont vite pris la mesure que d’avoir bonne presse aux yeux de l’opinion publique était un principe fondamental pour leur prospérité. La fonction première d’un journal étant d’informer, le fait divers avait sa place aux côtés des faits de société qui faisaient débat. Les journaux affichaient leur singularité en fonction des courants de pensées qui les animaient et des contenus dictés par les motivations d’un ‘patron’ de journal et de ses rédacteurs. Cette règle en cohésion avec la liberté d’opinion et d’expression, principes fondateurs de la liberté de la presse selon l’article 11 de la déclaration française des droits de l’homme et du citoyen de 1789, a largement contribué à l’évolution sociale et culturelle et démocratique de la société dans notre Pays.

Cependant la liberté de la presse a été mise à mal dès 1830. Le combat pour une République libérale et, une autre plus radicalement socialiste, a fait l’objet d’affrontements politiques des courants de pensées se réclamant du républicanisme. Malgré les divergences politiques, la République a continué de garantir cette liberté jusqu’au coup d’État de Louis Napoléon Bonaparte qui l’abolira par la suite ! En 1860 on assiste à la naissance d’une presse Républicaine et du contrôle de l’opinion ! Dans un département sur deux, on ne peut lire que la presse gouvernementale

Le régime de la presse, encadré par une des premières grandes lois de la IIIe République, le 29 juillet 1881, est extrêmement libéral. L’article 5 indique ainsi : « Tout journal ou écrit périodique peut être publié, sans autorisation préalable et sans dépôt de cautionnement. » La seule restriction donnée pour la création d’un journal, liée aux questions de responsabilité, est précisée dans l’article 6 : « Toute publication de presse doit avoir un directeur de la publication. » La nouvelle loi permet alorsun essor inégalé de la presse d’opinion. Le journal devient très rapidement un objet de consommation courante, les tirages ne cessent d’augmenter.

La liberté de la presse de 1881 connaît une parenthèse lors de la Première Guerre mondiale. La loi du 4 août 1914 rétablit la censure pour « toute information ou article concernant les opérations militaires ou diplomatiques de nature à favoriser l’ennemi et à exercer une influence fâcheuse sur l’esprit de l’armée et des populations » La loi de 1914 ne prévoit cependant pas de contrôle avant publication mais dans les faits, au nom de l’union sacrée, les journaux s’autocensurent. Pour autant, malgré une sévère surveillance et une grande prudence des directeurs de presse, certains titres contournent la censure et le service photographique des armées pour dire la violence, la réalité de la guerre.

Pendant l’entre-deux-guerres, la presse écrite entre dans une première période de crise : sa diffusion stagne. Et pourtant, à la fois concurrencée par les actualités filmées, la radio (à partir de 1921), et par la télévision (à partir de 1937), et en retard techniquement, la presse régionale hebdomadaire se maintient et participe à tous les mouvements idéologiques de cette période de tensions politiques. De même la loi Brachard de 1935 instaure le statut de journaliste professionnel, garantie de l’indépendance de cette profession. Mais la déontologie doit encore progresser : après le suicide de Roger Salengro, homme politique calomnié dans les journaux, une modification est introduite dans la loi de 1881, aggravant les peines pour diffamation et appel au meurtre.

Lors de la Deuxième Guerre Mondiale la presse est rationnée en papier et reçoit cinq fois moins de matières premières qu’en 1938. Avec l’occupation allemande et le régime de Vichy, elle subit un contrôle strict, toute liberté d’expression est rendue impossible, certains journaux se sabordent pour ne pas se corrompre, d’autres sont interdits. Conscients de l’importance du contrôle des esprits, certains titres diffusent la propagande allemande, collaborent ; d’autres soutiennent le Régime de Vichy. Le lectorat se détourne de cette presse officielle et recherche dans la clandestinité d’autres informations. La résistance se fait aussi dans les journaux clandestins, au risque de leur vie les typographes, imprimeurs et aussi ceux et celles qui les transportent et font la distribution au porte à porte, dans les gares, dans les cinémas, etc. !

Pendant la guerre d’Algérie, la saisie des journaux était monnaie courante. Avec la loi sur l’état d’urgence votée en 1955, c’est le retour de la censure en France : les préfets ont pouvoir de prendre toutes les mesures pour contrôler la presse. Cependant de nouveau, comme pendant la Première Guerre mondiale on observe le même phénomène d’autocensure des journaux : peu de journaux ont fait état du massacre de Charronne en octobre 1961, pas plus que la dénonciation des violences policières. Peu de journaux osent parler de guerre au lieu d’opérations de maintien de l’ordre ! Peu de journaux dénoncent l’utilisation de la torture, faite au nom des droits de l’homme, bien loin du secret-défense !

À partir des années 1970 la presse écrite connaît une crise durable. Depuis le dix-neuvième siècle, caricatures et dessins de presse sont extrêmement surveillés par les pouvoirs publics. Où se placent en effet les limites entre l’irrévérence et les atteintes aux personnes ? La diffamation ? Qui en juge ? Apportant un second degré en une ou spécialité satirique d’un journal, ces dessins sont « une force les plus vive de l’argumentation » (Champfleury) et témoignent de la liberté d’expression. Cette liberté de ton est pourtant censurée : à la mort de De Gaulle, un hebdomadaire, alors que la presse est unanime pour faire l’éloge du grand homme, publie en une : « Bal tragique à Colombey : un mort. ». Cette indélicatesse, se moquant aussi du traitement des faits divers dans les journaux, vaut l’interdiction du journal.

Finalement la loi de 1881 ne cesse d’être amendée au gré des difficultés de l’état à assurer son pouvoir, mais aussi en fonction de l’évolution des mœurs. D’autres lois viennent encadrer la liberté d’expression : la loi Gayssot de 1990 contre les propos racistes, négationnistes révisionnistes, la loi du 30 décembre 2004 contre tout propos haineux en raison du sexe, de l’orientation sexuelle ou du handicap… L’enjeu législatif semble donc aujourd’hui surtout de préciser ce qu’est la liberté d’expression. Or elle est revendiquée, sans aucune restriction, par les utilisateurs d’Internet, moyen de diffusion de l’information difficile à contrôler. C’est alors même le métier de journaliste qui est concurrencé : sommes-nous tous journalistes en rendant compte sur Internet d’un évènement dont nous sommes témoins ? N’avons-nous pas davantage besoin aujourd’hui, dans la profusion des informations auxquelles nous avons accès de médiateurs ?

La presse écrite a-t-elle encore un avenir dans l’arsenal médiatique ? Rien n’est moins certain aujourd’hui si on fait référence à la baisse constante des ventes et le peu d’intérêt qu’elle suscite au niveau de l’exécutif qui joue la carte des chaînes d’infos télévisées et du tout numérique : pour preuve le laisser-faire du pourrissement des conflits dans les secteurs de la distribution des journaux et des publications. La mise en liquidation de Presstalis (ex NMPP) et la fermeture des SAD régionales portent un coup mortel à bien des journaux nationaux et régionaux de moindre tirage. C’est sans doute trop tôt, ou trop tard, de se poser la question de l’avenir de la presse écrite ; dans la précipitation, au nom du réalisme de l’économie libérale qui ne s’embarrasse pas avec des principes moraux, la vision utopique, mais combien nécessaire, de la liberté d’expression appartient au passé, et puis, dans les salles de rédactions plus personne ne respire l’odeur de l’encre d’imprimerie, pas plus que celle du plomb en fusion ! Finalement l’histoire ainsi écrite donne raison au Général De Gaulle qui, dans les années soixante déclarait aux ouvriers du livre que la France en avait terminé avec sa vocation graphique et qu’une édition du matin et du soir de quelques titres parisiens était suffisante à l’heure où on rentrait dans la modernité avec la télévision : C’était un grand visionnaire le Grand Charles ! Avait-il la mémoire courte ? Non, plutôt sélective ; oublié le rôle de la presse résistante sous l’occupation ? Oubliée la collaboration de la presse bourgeoise et fasciste de Vichy ? Oubliés les titres frappés d’indignation nationale ? Oubliée la réorganisation de la presse nationale ?

Les dispositions misent en œuvre par le CNR, en faveur de la liberté et la distribution de la presse est aujourd’hui passée à la moulinette par Macron et consorts, au même titre que toutes les avancées sociales ! La première étape aura été le démantèlement des NMPP longtemps reconnues comme étant le meilleur système de distribution de la presse au monde. L’idée-force de la distribution de la presse était l’application définie par la loi Bichet de 1947 qui garantissait à chaque titre le droit automatique d’être proposé à la vente sur tous les points existants. Son principe est que la distribution de la presse est libre : un éditeur peut recourir à tous les moyens légaux de son choix pour faire distribuer son journal ? En revanche dès que deux éditeurs au moins, mettent en commun des moyens pour assurer la distribution de leurs titres, ils ne peuvent refuser à un troisième éditeur de les rejoindre dans le cadre de la liberté d’accès réseau.

L’objectivité relative des contenus de presse est un corollaire du pluralisme en matière d’information et du débat démocratique : cette réalité n’est pas une contradiction et n’a jamais souffert d’aucun a priori. Les blocages de titres étaient les conséquences des conflits avec certains éditeurs de la presse parisienne qui à partir des années 60/70 profitant des plans de modernisation des secteurs de l’imprimerie et de la concentration des titres qui prenait forme, remettaient en cause les principes de la loi Bichet ; c’est un fait entendu : qui veux tuer son chien prétend qu’il a la rage !

En espérant une embellie possible et souhaitable de la presse papier, la remise en cause du droit d’expression et la liberté de la presse sont toujours d’actualité. Les chaînes d’infos en direct et continues se multiplient et occupent l’espace médiatique 24 heures sur 24 ! La méthodologie est la même, c’est la « voix de son maître » qui parle aux Français, le débat est phagocyté par les chiens de garde de l’oligarchie qui rendent la liberté de la presse inaudible. Saucissonnage et bidonnage de l’info sont le credo des animateurs des grandes messes médiatiques ! Les chaînes du service public ne sont pas en reste, à l’instar des visiteurs médicaux d’autrefois chez les toubibs, c’est le défilé des spécialistes en tout genre qui nous disent ce qu’il faut retenir des tribulations du roi Ubu et de l’attitude de ses courtisans. Les responsables du service info en charge de l’organisation des rencontres sur les plateaux télé et des choix des sujets à traiter doivent se contenter d’observer le monde par la lunette des lieux d’aisances de la maison de la radio ! Heureusement que le service météo arrive presque à nous intéresser quand il redonne le sourire aux caravaniers des saisons estivales : « Le soleil quand il brille ? ben… Il brille ! La pluie quand elle tombe ? ben …. Elle mouille ! » Ils vont finir par nous faire aimer les pauses publicitaires qui nous rappellent que le drapeau de la mauvaise bouffe flotte toujours sur le toit des temples de la consommation ! Le trait d’humour est peu être un peu gros mais il serait de bon ton de reconnaître qu’ils s’adressent à des citoyens en capacité d’écouter, ! Comprendre et d’agir en responsable ; le spectacle du grand guignol est un divertissement respectable, le journal télévisé est un temps d’antenne, que nous payons avec nos deniers, il doit être consacré aux informations, toutes les informations ! Particulièrement celles qui aident à comprendre et mieux appréhender les causes et les effets du coronavirus, faire savoir aussi qu’alors  que tous les feux de l’actualité sont concentrés sur le sujet, tous les jours sur la planète Terre des milliers d’enfants, hommes, femmes, meurent de faim, sans soins et dans le dénuement le plus total ! Faire savoir encore que tous les jours des populations entières fuient la guerre en laissant des cadavres sur le bord des fossés ou dans le fond des mers ! Dire encore et encore que des milliards et des milliards d’euros changent de coffres-forts tous les jours pour le plaisir et la jouissance des financiers parasitaires. Loin de moi l’idée que les médias soient tous corrompus, mais avec la certitude que les journalistes qui font ou essayent de faire leur métier correctement, ne sont pas sur les plateaux télé à parler pour ne rien dire, pour engendrer des situations complexes, contradictoires, anxiogènes et dangereuses pour la démocratie et le devenir de la presse libre, émancipées des pressions des magnats qui ont pour unique ambition de tout régenter  à leurs profits !

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