Suite au soutien public de M-J Buffet à JLM, on a assisté à une charge sur les réseaux sociaux à son encontre. Madame Buffet a le grand mérite de rester fidèle à ses convictions en continuant, de croire que le communisme est synonyme de progrès social. L’opprobre et la mise en disgrâce restent des armes redoutables pour combattre les moindres critiques internes au PCF, aussi j’espère que cet emballement n’est pas orchestré par des dirigeants en responsabilité au PCF ! Dans le cas contraire, un retour aux sources sur les séquences historiques allant de la signature du programme commun à aujourd’hui me semble nécessaire, ne serait-ce que pour lever le doute et mieux comprendre l’ambiguïté d’une dialectique inaudible pour l’ancien militant communiste que je suis. Balayer d’un revers de main le compromis permanent ; voire la compromission avec le PS, à moins d’avoir étudié la rhétorique chez les jésuites relève d’un travail de titan ou d’illusionniste ! Si la stratégie de l’union à gauche ne fait plus recette aujourd’hui, on ne peut pas reprocher au PCF d’avoir tout essayer pour préserver l’alliance et l’action unitaire avec le PS, quitte à sombrer dans le réformisme ; à petits pas sous l’ère Mitterrand et au grand galop aujourd’hui ! Certes cette option a eu pour conséquence le maintien d’un nombre d’élu-es ; mais aussi la dégradation de l’image du parti du front populaire, de la résistance, du CNR et autres conquêtes. Ce qui fut de plus grand, de plus noble s’est figé dans l’imagerie populaire à la manière des patineurs sur glace de Bruegel ! Une toile accrochée au musée des œuvres inachevées de la révolution prolétarienne.
Avec l’avènement du Front de Gauche un grand mouvement prenait corps, il ouvrait de nouvelles perspectives politiques et sociales. Qu’il me soit permis de souligner le rôle majeur de M-G Buffet, cheville ouvrière du projet « l’humain d’abord » élaboré en commun par les composantes du FDG . L’union de la gauche prenait forme avec la désignation de son représentant par un vote organisé démocratiquement et accepté par tous. À cette époque, lors de nos réunions, la question de savoir comment être plus utile au peuple revenait en permanence dans nos débats internes : aussi répondre à cette question devait donner de la constance, du crédit à nos actions. L’humain d’abord répondait grandement à notre questionnement et donnait du sens à notre combat quotidien. Hélas la vulgarisation de idée-force de l’humain d’abord n’a pas survécu aux intérêts de boutiques ; erreurs de stratégies ? C’est possible ; le sabordage organisé : une certitude !!
Pour qui le bout du chemin restant à parcourir ne mène plus au-delà de l’horizon, le grand soir et les lendemains qui chantent demeurent un rêve inachevé et laisse libre cours aux pires cauchemars, prémices d’un retour à la barbarie et la servitude des peuples représentés par les laquais sociaux-démocrates ou autres chantres du libéralisme débridé au service du capitalisme. Aujourd’hui le temps des utopies et des grandes conquêtes sociales est révolu ; il était pourtant porteur de grands espoirs : avec hier le FDG et aujourd’hui l’Avenir en commun, la révolution sociale promise fait du sur place, laissant un boulevard à la droite et aux extrémistes de tous bords allant du front de la haine aux apprentis fachos, alors que ses forces objectives demeurent l’arme au pied en agitant ses couleurs en fonction des conjectures avec l’espoir de gagner une étape dans la course au pouvoir. Sans préjuger du résultat des urnes, l’idée-force qui se dégage de ce marécage politicien est un recul démocratique et une atteinte aux valeurs de la République.
La promesse des jours heureux ! Le slogan de campagne du PCF, tout un programme en direction d’un électorat qui ne croit plus en la vertu des partis politiques du vieux monde. Afin de faire passer le message, G Roussel et ses militants prônent pour un retour aux sources des valeurs intrinsèques du communisme ; c’est tout à leur honneur, cependant, tenir JLM et la FI pour responsables de l’état de délabrement du parti est intellectuellement et politiquement malhonnête. La période de collaboration du PCF avec JLM étant conforme avec des décisions de congrès, celles du Conseil National et par définition des fédérations.
Les historiens rendront leurs copies dans les années à venir ! En attendant le parti qui fut le mien pendant plus de cinquante ans prend le risque de faire reculer la venue des jours heureux ! En faisant cavalier seul Le PCF fait l’impasse sur l’élection présidentielle tout en se réservant le droit de reconduire sa stratégie d’alliance avec les débris épars d’une gauche en état de décomposition avancée ! C’est un choix : c’est leur choix. Il y a plusieurs façons d’analyser la chose et faire couler beaucoup d’encre et de salive pour faire du sur-place : voire reculer ! Évidemment la marche en avant pour une société en corrélation avec nos valeurs républicaines n’est pas aussi binaire que mon propos mais il faut malgré tout définir les actions à mener et les objectifs à atteindre en commun, à court et long terme. Pour exemple : il y a nécessité de gagner les présidentielles et les législatives pour convoquer une assemblée constituante ; un retour aux sources des grandes utopies ! Mais surtout redonner tout son sens à la démocratie originelle née dans l’esprit du Siècle des lumières sur l’autel de la Révolution française.
À chaque élection présidentielle des candidats s’invitent aux débats, c’est un espace privilégié pour l’expression démocratique des minorités agissantes ou dormantes : c’est selon les problématiques sociales faisant l’actualité, ou, une vision à long terme sur une société idéale. Un trop grand nombre de candidats est moins inquiétant pour la démocratie que l’absentéisme grandissant à chaque consultation électorale. La défiance envers le monde politique relève moins du débat contradictoire que de l’incapacité des élu-es à tenir leurs engagements. Le plus grave dans cette histoire est que tout ce monde politique fait et s’accommode de l’absentéisme ; après tout peu importe la non-représentation de la moitié du corps électoral même si dans l’absolu cela se traduit par la confiscation du ‘pouvoir du peuple souverain’ par une majorité en trompe-l’œil !
La cinquième République est à bout de souffle et ne peut plus évoluer dans le cadre que lui accorde la constitution. Rien ne pourra changer par un coup de baguette magique, tout progrès durable devient impossible car jugé inconstitutionnel en regard des traités qui échappent à la volonté du peuple ! La convocation d’une assemblée constituante s’impose dès aujourd’hui. À la fin de ses travaux viendra le temps de passer à la sixième République. C’est l’idée-force du L’AEC. Un projet qui ne coûtera pas très cher au trésor public quant à sa concrétisation. Maintenant il faut vouloir ce changement ; au-delà de redonner la parole au peuple c’est aussi le moyen de restaurer la parole politique, instaurer de nouveaux débats pour reconstruire un vivre ensemble respectueux de toutes les catégories sociales quelque soit leurs origines.