manger la ferme et le tas de fumier n'évite pas la faillite

En regardant Fabien Roussel faire son caquet devant les caméras et les micros des journalistes en quête des bons mots du secrétaire général du PCF, le souvenir d’un camarade qui avait l’art et la manière de la formulation lors des débats contradictoires me revient à l’esprit : peut-être aurait-il dit au camarade Roussel « que parfois il faut savoir fermer sa bouche avant que les mouches à merde viennent faire leur nid dedans ! » ou encore que, « manger la ferme et le tas de fumier ne suffit pas pour éviter la faillite ! 

         Dès lors qu’il s’agit de dénigrer JLM et la FI, les mass media se mettent en mode programme unique et chacun est à même de se faire une idée sur le pluralisme ambiant de la presse . J’étais loin d’imaginer l’importance du nombre de réservistes en disponibilité dans les services d’information !  Les sujets brûlants de l’actualité étant légion, tous les vieux chevaux sur le retour , séniles ou encore verts, ont trouvé leur place sur le grand carrousel. Et que dire de tous ces spécialistes en stratégies militaires , les anciens chefs des écoles de guerre qui viennent rassurer la conscience du bon peuple en nous expliquant qu’il y a des crimes qui ne sont pas des crimes et qu’il y a des morts qui ne méritaient pas de vivre ! Il y a même des psychologues qui expliquent que l’image de l’enfant mort d’Israël est un drame, une honte pour l’humanité et qu’un enfant de Gaza déchiqueté par les bombes n’est qu’une nature morte !

         Quand le peuple subit une inquiétante crise institutionnelle des partis politiques et qu’on ne pèse guère plus qu’une feuille de platane en automne, faut-il comme Fabien Roussel plagier la grenouille de Jean de la Fontaine pour masquer, soit son incompétence personnelle ou la mise en échec, pour un manque d’engagement sans faille du PCF pour le FDG d’une part et de l’AEC de l’autre.  Ce n’est pas faire preuve de responsabilité que de laisser libre cours aux constats amers qui interpellent bien des communistes et l’électorat qui se reconnaissent toujours dans l’avenir en commun. En regard de son histoire, le PCF ne mérite pas ce naufrage politique et moral au bord duquel il se retrouve. Je ne reconnais plus cette grande famille, aujourd’hui décomposée pour des raisons qui n’ont rien à voir avec celles de mon engagement en son sein !

         À ce jour je me suis fait à l’idée que le parti reste sourd aux critiques venant de l’intérieur. Ses cadres semblent se satisfaire du résultat des votes internes ; qui dans la forme, légitiment un fonctionnement apparemment démocratique et les prises de position en haut du sommet de la pyramide. À l’instar des partis politiques ‘dits de gauche’, le PCF ne définit plus son champ d’intervention selon l’évolution sociétale. Chacun de ces partis a sa propre histoire, un courant de pensée et des pratiques différentes. Dans l’opinion faire de la politique c’est avant tout exercer un métier et en tirer un profit personnel ! C’est peut-être oser de parler de la marchandisation des idées et de ses effets pervers , mais ça expliquerait en partie le désintérêt des gens de la chose publique.  Toujours est-il que s’afficher en tant que parti des travailleurs et des couches défavorisées pour se singulariser des autres composantes de gauche ne fait plus recette ! Depuis l’échec du régime politique des Pays de l’Est, La grande utopie du communisme fait partie des illusions perdues ; en tout cas n’est plus d’actualité dans sa forme primitive ! Aussi, les querelles de clocher ou de boutique pour un leadership improbable    servent surtout à miner le progrès social et l’unité d’action ; c’est le grand bal des faux culs qui fait la une de l’actualité et pendant ce temps-là la fille du borgne se fait les ongles de pieds !

         Le pire est à craindre : les bruits de bottes qui résonnent un peu partout sur la planète n’annoncent pas la venue du renouveau pour l’humanité et aussi vrai que la montée du fascisme au son des marches guerrières couvre le cri des martyres du conflit israélo-palestinien en Europe, l’aggravation des bouleversements climatiques concourt à l’anéantissement de pans entier de notre civilisation ! Et pendant ce temps-là les grands de notre monde jouent une comédie bien connue dans les cours de récréation : « ce n’est pas moi qui suis, ce n’est pas toi qui es »…Imité en cela par un grand nombre de représentants du peuple ou en devenir !

         Celles et ceux de ma génération peuvent laisser le bateau dériver au gré des tempêtes et de l’autorité des maîtres d’équipage en espérant prolonger un peu le voyage ; mais le prix à payer sera le naufrage du bateau et des futures générations de voyageurs !