De la peine à la haine

Décidément l’air de la montagne ne réussit pas à notre Jupitérien président ! Pas plus que les soirées dans une boîte à la mode à son ministre castagneur. Alors que pour le commun des mortels ces petits plaisirs sont censés apaiser le corps et l’esprit, ils n’ont fait qu’attiser leur rage et leur mépris envers ceux et celles refusent de se soumettre à leur autoritarisme et qui n’attendent pas grand-chose du grand débat. Certes la violence une fois de plus était au rendez-vous pour cette journée de mobilisation et une fois de plus le traitement médiatique s’est emballé et donné libre cours aux commentateurs qui ont fait semblant d’ignorer que cette journée fût malgré tout un réel succès, par le nombre des manifestants et la diversité des mots d’ordre. La raison aurait voulu que notre Président et son gouvernement se posent la bonne question à savoir : comment sortir du merdier dans lequel ils ont mis le Pays ? Ben non s’appuyant sur leur majorité, ils envisagent de légiférer une fois de plus pour plus de répression. On est en plein délire, voilà que la Haine entre dans le catalogue des délits à combattre au nom de la loi ! La ficelle est un peu grosse ! En fait il est surtout question de museler la parole qui se libère sur les réseaux sociaux. Les médias aux ordres ont tout de suite pris le relais, pas besoin d’être clerc de notaire pour comprendre pourquoi. Même si sur les réseaux sociaux on lit pas mal de conneries, il n’en demeure pas moins qu’ils les empêchent de manipuler l’opinion en rond !  

Ils ne manquent pas d’air en Macronie, ne pas souffrir qu’on puisse éprouver et exprimer des sentiments de haine à leur encontre quand jour après jour ils détricotent les valeurs Républicaines, la cohésion sociale par le démantèlement des services publics. Pour preuves à la veille de cette journée très controversée leurs député-es votent à 6 h 15 la privatisation des aéroports de Paris, de la Française des jeux, de Engie, ils modifient les seuils sociaux en catimini, ils suppriment le tarif réglementé du gaz. Ils vendent notre patrimoine commun à l’encan et il nous faudrait faire preuve d’empathie à leur égard ! Eh bien non, mille fois non vous ne ferez taire la colère, si vous voyez en elle que de la haine, pour une fois je vous accorde raison ! 

La haine est une liqueur précieuse, un poison plus cher que celui des Borgia, car fait de notre sang, notre santé, notre sommeil et les deux tiers de notre amour ! Il faut en être avare !

(Charles Baudelaire)