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un autre regard....une expression libre , le débat citoyen, l'éducation populaire et permanente

Le temps du renouveau ?

Le temps du renouveau

       Parler de la pluie et du beau temps peut paraître une banalité courante, au même titre que la formule « Bonjour ! Bonsoir ! Comment ça va ? » En fait, au hasard des rencontres, à part faire acte de civilité, nous parlons souvent pour ne rien dire ! Sinon de notre incapacité à changer les choses et puis ; il y a la météo !

       Les bulletins météorologiques annoncent le temps qu’il fait et celui qu’il fera ; confirmant ou infirmant ce que localement nous subissons en temps réel ! En règle générale, pour des raisons multiples, voire inquiétantes, à défaut d’être une science exacte, le service de Météo France assure sa mission de service public et a le mérite de mettre en lumière, outre ses prévisions, les causes et les conséquences du dérèglement climatique tout en suscitant des débats qui vont de la désertification de nos campagnes verdoyantes à la disparition des ours polaires et de la fonte de la banquise !

       Puis il y a le temps, celui qui s’affiche au cadran de l’horloge, c’est un sujet qui mérite réflexion et beaucoup de discernement pour qui veut appréhender le temps passé, le présent, et le temps à venir. Le niveau de sociabilité dans notre pays ne donne pas l’image d’une mer étale mais plutôt celle d’un fleuve tourmenté. Nous vivons des temps où il est de bon ton d’aller toujours plus loin, plus vite, qu’importent le prix et les conséquences irréversibles pour celles et ceux qui doivent laisser partir le train de l’humanité !

       La grande horloge universelle ne se dérègle pas ou très peu, pourtant l’alternance des saisons est en décalage avec le tic-tac de ses aiguilles. Le vivant dans sa globalité, tant la faune que la flore, doit s’adapter ou disparaître. Le temps d’une vie se décline par un nombre d’heures, de jours, de mois, d’années. Ce temps-là n’est qu’une unité de mesure temporelle ; qui selon les circonstances et le hasard, englobe les bonnes et mauvaises fortunes de naissance sur un même plan d’égalité dès le départ de la première étape de notre existence.

       Le temps vécu (l’âge) n’est pas en adéquation avec le temps nécessaire pour mieux vivre. Dans la mesure où ne prend pas en considération qu’un autre monde est possible et qu’il faut laisser du temps au temps pour la matérialisation du rêve, des envies, et leur accomplissement par le travail ou d’autres moyens avouables. La liberté individuelle est la première marche de l’ascenseur sociale : « pour ce faire, il faut admettre et reconnaître les différences entre les individus et permettre à chacun de régler la longueur et la vitesse de ses pas ! » c’est à ce prix que la Liberté gravée dans le marbre de notre constitution retrouvera tout son sens original.

       Liberté, Égalité Fraternité ; triptyque des valeurs fondamentales et indissociables de notre République déclarée une et indivisible lors de la Révolution française. Ce principe fondateur toujours inscrit dans la constitution est aujourd’hui mis à mal, voire ignoré et doit faire place aux règles du libéralisme international, à charge pour nos gouvernants de redéfinir ce que doit être la liberté, l’égalité et la fraternité ! Pour cette raison il faut en finir avec le fatalisme qui justifie les compromis et la soumission, il est urgent et nécessaire de déterminer le cadre des luttes à mener. La reconquête des acquis sociaux et l’initiation de nouveaux projets de société, doivent être une préoccupation permanente dans le monde politique, des syndicats et du tissu associatif. La grande confusion qui règne lors des consultations électorales, outre la mise à mal de la démocratie, contribue au rejet du vote. Les débats sont tronqués, ils ont la teneur des concours d’éloquence ou se terminent par une foire d’empoigne digne des chiffonniers d’antan ! Le tout étant instrumentalisé par les mass media en service au profit d’une oligarchie financière. Les plateaux politiques de télévision ne sont que des cages à moineaux où les plus cons se prennent pour des aigles !

       Devant un écran d’ordinateur on peut imaginer un monde meilleur, un changement radical du mode sociétal par les urnes ou d’autres moyens moins avouables. On peut pointer du doigt et livrer à la vindicte populaire les politiciens, les syndicats, dénoncer le délitement des forces militantes du monde ouvrier ; c’est juste rajouter de la confusion à la confusion ! Même si le temps des utopies positives semble très lointain, renoncer à promouvoir la démocratie et les valeurs républicaines, c’est tourner le dos au progrès et à la justice au profit de la bête immonde sortit des égouts de l’histoire pour se repaître dans les poubelles du capitalisme débordantes de haine et de misère sociale. Nous aurions tort de croire que le retour à la barbarie que nos parents ont vécu n’est plus possible aujourd’hui. Quand on est assis sur un baril de poudre mieux vaut ne pas jouer avec des allumettes ! Il n’en demeure pas moins que la normalisation et la progression du RN doivent nous interroger ; le clan de la fille du borgne n’est plus une variante d’ajustement entre la droite et la gauche et le vote républicain n’est plus un bouclier protecteur ; ça ne fonctionne plus ! La montée du RN peut être controversée mais son groupe à l’Assemblée Nationale est une réalité objective. Au lieu que pointer du doigt l’électorat du clan Frontiste, l’ensemble des partis politiques en quête de charges électives depuis de nombreuses décennies devrait faire acte de contrition et endosser leur responsabilité. La déception populaire est égale à la détresse du peuple, cependant, laisser croire que la politique corrompt toutes celles et ceux qui s’y adonnent est une réaction épidermique qu’on peut comprendre mais elle demeure malgré tout profondément injuste. C’est le peuple souverain qui donne pouvoir aux élus-es par la voie des urnes. Les campagnes électorales suscitent bien des interrogations, le débat général est phagocyté par des spécialistes de l’info et autres politologues chevronnés prônant la pensée unique. Maintenant tous les candidats-es mettent en avant leur programme, quand ils en ont un ! Le processus démocratique veut que l’électorat puisse faire son choix en connaissance de cause et selon son opinion. L’abstention grandit à chaque séquence électorale. Une des causes, non avouée, porte moins sur les contenus programmatiques que sur les promesses non tenues et sur un sentiment profond de trahison de la parole donnée, voire les « retournements de veste » ! Les grandes figures de la politique, qui ont échoué à plusieurs reprises dans leur engagement devraient faire amende honorable et se retirer de la scène publique et profiter d’une retraite bien mal gagnée !

        Le résultat obtenu par la NUPES, malgré un score plus qu’honorable, n’est un frémissement unitaire qui porte en lui malgré tout , les prémices de la mise en ordre de bataille d’un peuple qui ne se résout pas au renoncement des valeurs Républicaines et des acquis sociaux conquis de haute lutte dans une période tragique et plus critique qu’aujourd’hui ! L’offre programmatique de la NUPES reprend à son compte la majeure partie des propositions de la France Insoumise. Reste à actualiser des points essentiels comme la convocation d’une Assemblée Constituante et la rédaction du contenu de sa feuille de route. Concernant son devenir, un questionnement ambitieux doit être le centre des discussions du groupe qui à le devoir impératif de rester cohérent dans sa démarche unitaire.

       Sans préjuger du destin du groupe à l’Assemblée Nationale, aujourd’hui il met sur le devant de la scène des femmes et des hommes animé-es d’une volonté commune, à savoir : mettre sous les projecteurs nos espoirs, nos désirs de changement et les clés d’une programmation politique et sociale pour demain et son après. OUI un autre monde est possible, le vouloir est une chose, l’organisation de la lutte en est une autre car elle suppose l’avènement d’un cycle révolutionnaire avec pour éléments moteur la Démocratie et l’engagement citoyens pour un débat permanent et le bannissement des clivages pour des intérêts de boutiquiers ! Mais voilà, le chemin qui reste à parcourir est encore long ; pour connaître le temps du renouveau il faudra s’armer de patience car : « aussi vrai que le temps des semailles n’est pas celui des moissons, vouloir manger le pain avant d’avoir semé le blé est sensément déraisonnable » !

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